Il est 3:20 hrs lorsque je monte dans la voiture.
La nuit a été courte, bercée par ces nombreux rêves plein d’espoir pour nos trois jours à venir.
Je rejoins Crespi chez lui, afin de transférer mes affaires, et nous nous mettons en route, vers un petit village hollandais situé à l’est de Rotterdam. Anvers nous réserve son lot d’embouteillages quotidiens, et ce n’est que plus de 5 heures après notre départ que nous arrivons enfin sur le parking de notre hôtel.
Quelques minutes plus tard, nous nous mettons en route vers le premier spot de pêche sur notre liste.
Nous découvrons une première rue, comme je l’avais imaginée: typique des polders !
Des petites habitations individuelles, entourées d’eau et étant desservies par un petit pont. Le cadre laisse rêveur.
Très vite, Crespi fera suivre un premier poisson. Mais c’est à moi que reviendra l’honneur de sortir notre premier brochet hollandais, « made in polders » !
Nous enchaînons les postes, et parcourrons une dizaine de kilomètres à l’occasion de cette première journée découverte.
Il fait nuit très tôt à cette période de l’année. Nous ne pourrons malheureusement pas prolonger fort tard cette journée prometteuse, durant laquelle nous parviendrons à mettre au sec 7 brochets au total.
Pas mal pour une première !
Après une bonne nuit de sommeil et un copieux petit déjeuner, nous nous mettons en route alors qu’il fait encore nuit. La destination de ce matin est un poste connu par les pêcheurs locaux (et pas que !). Il abrite de jolis poissons, mais semble terriblement difficile à pêcher, vu la fréquentation de celui-ci.
Lorsque nous arrivons sur place, nous sommes seuls. Nous peignons (trop) rapidement ce poste prometteur sans succès. Nous continuons notre prospection, et moins de 10 minutes après le début de session, je capture un premier brochet sympa.
Nous pensions pouvoir retourner plus tard sur le poste du matin, afin d’insister davantage dessus.
Mais à notre retour sur place une demi heure plus tard, ce dernier a littéralement été envahi par une troupe de pêcheurs au vif !
Alors que nous pêchons à proximité, nous constatons que nos joyeux papys sortent trois brochets de taille correcte sur moins d’une demi heure de temps. On hallucine !
Mais la chose étant rare pour être soulignée, quels pêcheurs au vif !!!
Il ne perdent pas une seconde une fois le poisson hors de l’eau pour l’amener sur un douillet tapis de réception humide. Si si !
Combien de pêcheurs au leurre (nous compris !) se disent respectueux du poisson, et n’emportent pas avec eu un petit tapis de réception ? Je pense pour ma part que les choses vont changer en ce sens.
Et ces papys, une fois fièrement (et rapidement) pris en photo avec sir Esox, remettrons tous les poissons pris ce jour.
Un seul mot: RESPECT !
Il semble que les hollandais ont compris bien des choses sur le respect de la nature qui les entoure…
Nous décidons de quitter les lieux devant l’affluence. Nous y retournerons sans doute encore plus tôt demain matin, afin de tenter de profiter d’une heure de calme pour peut-être capturer l’un de ces beaux poissons.
La rue suivante est moins « glamour ». Même si elle nous offre la possibilité de pêcheur correctement, « on ne la sent pas ». Un double accrochage simultané dans le fond à 10 mètres de distance suffira à nous faire plier bagage.
Une petite bouffe plus tard, direction une autre rue.
Celle-ci est bien plus belle que la précédente. Malheureusement, de nombreux postes sont très très peu profonds (20 à 30 centimètres) et nos zones de pêche sont très limitées. Je parviendrai néanmoins à faire un poisson là-bas.
D’un commun accord, pour les deux petites heures qu’il nous restent avant la tombée de la nuit, nous décidons de terminer la journée dans la rue où nous avons débuté la veille.
Sur place, bien moins d’activité que le jour précédent. Mais cette fois, nous aurons la chance de mettre au sec à tour de rôle, les deux plus beaux poissons de notre session; avec en prime une jolie bûche pour moi, et mon plus beau poisson de ma (triste) saison !
La soirée se terminera par un restaurant gastronomique digne de ce nom, afin de nous redonner des forces pour notre dernière journée de pêche du lendemain.
Il est déjà temps pour nous de replier nos affaires, et de profiter d’une dernière journée dans ces merveilleux polders.
Cette fois, il fait nuit lorsque nous arrivons sur le poste que nous voulions pêcher, avant l’arrivée des « vifeurs ».
Dès le levé du jour, nous commençons à ratisser en long et large le poste. Un premier essais au BBZ coloris brochet se révèle négatif. C’est finalement « Mike the Pike » qui me procurera la première touche là-bas !
Un poisson, pas vilain ma foi, viendra se décrocher en bordure, et malgré un geste héroïque de Crespi, celui-ci ne viendra pas poser pour la photo.
En insistant, je ferai attaquer en surface un second beau poisson, que je ne sentirai qu’une grosse seconde dans la canne, avant qu’il ne se décroche à son tour.
Encore raté. Deux touches, deux poissons décrochés… j’allais sans le savoir, renouer avec mes vieux démons durant une bonne partie de la journée !
Nous prospecterons une nouvelle rue durant cette dernière journée.
Cette fois, c’est Crespi qui prend les devants, en sortant à lui seul quatre brochets. Il avait le bon pattern à n’en pas douter !
Je décrocherai pour ma part une chiée de poissons sur un jerk Westin !
Sans ce nombre impressionnant de décrochés, nous aurions sans soucis dépassé la barre des 10 poissons sur la journée.
Mais la chance en a décidé autrement, et je ne parviendrai tout juste qu’à sauver les meubles avec un seul brochet pour cette dernière sortie hollandaise.
Cette session, une première, nous laisse à tous les deux un excellent souvenir.
Une pêche totalement différente, un esprit respectueux de la nature, les polders sont vraiment un paradis pour le pêcheur de brochet, amoureux de beaux paysages. Et contrairement à ce que l’on lit parfois, nous avons été très bien accueillis par nos amis hollandais. Un petit « hallo » fait parfois bien la différence. Nous sommes là-bas des invités, ne l’oublions pas, et comportons nous comme tel !
A bientôt !