06 octobre
Nous voilà déjà rentrés de notre session de 48 heures sur les bords du vieux canal. Je n’y avais plus mis les pieds depuis 4 ou 5 ans environ, et le premier constat est alarmant. De nombreux biefs sont envahis de lentilles d’eau. C’est la catastrophe. Nous arrivons sur le bief avant celui que nous espérons pêcher, et ce dernier est également couvert de lentilles. Impêchable.
Par chance, notre objectif a l’air d’avoir été épargné.
Nous décidons d’aller voir jusque sur le poste que je pratiquais par le passé, et il est libre. En avant Guigamp !
Nous nous installons sur le seul poste pouvant accueillir nos deux biwy et plaçons les cannes. L’attente commence… longue attente.
Après la première nuit, c’est la déception, pas le moindre bip, et à part Crespi qui nous sort une brème, c’est le capot. This is a brème’s world… tada…
Bref, il va falloir tenter autre chose pour espérer toucher du fish. Nous changeons un peu nos appâts et nos approches.
Vers 11h, je décide de faire un tour dans le bief. Dans le milieu de celui-ci , un important massif de roseaux le coupe pratiquement en deux. L’envasement est extrème. C’est triste, mais si rien n’est fait rapidement, le vieux canal ne sera plus qu’un vieux marais puant.
Malgré tout, je reste scotché… elles sont là !
Je vois plusieurs carpes se faire dorer au soleil, se rouler dans la vase. Je tente sans succès durant une heure d’en prendre une avec un peu de maïs.
Nous discutons avec Crespi d’un éventuel changement de poste. Le déménagement sera colossal, et il nous faudra une bonne dose de courage ainsi qu’une bonne choppe bien fraîche pour nous y mettre. Le poste étant situé à plus de 150 mètres, nous bourrons ma voiture de matos et j’effectue plusieurs allés-retours afin de tout amener sur place.
Notre nouveau poste est moins royal. Nous ne pouvons y monter qu’un seul biwy dans les orties. Nous dormirons à deux, à moitié à la belle étoile.
Mais qu’importe, nous sommes confiants. Le poisson doit être dans le coin, et nous replaçons nos montages pour la nuit.
Les heures tournent et toujours rien. Le spectre du capot nous adresses ses sourires les plus aiguisés… pas encore !
Vers 4h du matin, j’enregistre une touche à revenir, ça y est, nous tenons notre premier poisson ! Cette furie me donnera du fil à retordre en se coinçant dans les obstacles à plusieurs reprises, je pense même à un moment avoir cassé. Non ça y est, elle termine dans l’épuisette.
C’est une jolie commune qui vient enfin nous récompenser.
6h, la même canne déroule. Je laisse Crespi s’en charger afin qu’il puisse en profiter également, c’est un travail d’équipe après tout. Après un nouveau combat honorable, il sort une jolie commune toute en longueur de 6 ou 7 kg.
Il est 7h30 quand nous nous levons afin de faire quelques photos du poisson pris plus tôt cette nuit. Mais à 8h, le déjeuner à peine englouti, ma seconde canne démarre à son tour. Une nouvelle commune rejoint l’épuisette.
Je suis soulagé, le changement de poste s’est au final révélé payant. Mon seul regret est que Crespi n’ait pas enregistré le moindre départ.
Que dire donc de cette session, si ce n’est que la remise en question a été la bonne option. Je reste malheureusement un peu déçu de l’état du vieux canal en général, en seulement quelques années. Il se dégrade à grande vitesse, et je ne suis pas certains que l’on pourra recommencer l’expérience dans 4 ou 5 ans…
Ceci était sans doute la dernière session de l’année. Peut-être aurons nous encore la possibilité de faire une ou deux sorties d’une journée. Il sera ensuite temps de taquiner un peu la carna pour la fin de l’année avant que l’hiver ne s’installe.
13 octobre
Une nouvelle sortie. Cette dernière pourrait s’appeler « nous avons renoué avec l’étang Tony-Crespi ».
Nous avons décidé de tenter une nouvelle sortie sur notre étang, malgré les derniers échecs que nous avons essuyés là bas.
Cependant, l’approche aura été radicalement différente. Fini le petit poste pépère que nous pensions connaître, fini les chaises et l’abri…
Non, cette fois, on y va en mode léger, un sac de pêche, le fourreau et hop !
De cette manière, nous pourrons visiter d’autres postes, et, en cas d’absence de touches durant quelques heures, il nous sera possible de changer rapidement de secteur.
Nous sommes en place vers 8h00 au lever du jour, déjà ça c’est top, on gagne du temps.
Nous plaçons les cannes près de postes marqués; bordure d’île, arrivée d’eau, bordure et lit de la rivière qui traverse l’étang.
Moins de 30 minutes après avoir posé les montages, ma canne de bordure s’emballe. Quand je pense que les derniers essais ont été si difficiles, et là, boum, premier départ.
Fort des « mauvaises » expériences que nous avons eu là bas en matière de casse, je bride le poisson pour qu’il ne prenne pas trop le large et qu’il n’aille pas se réfugier dans les nombreux obstacles présents près du poste.
Le plus dure sera la mise à l’épuisette, des roseaux sont présents partout devant moi, et Crespi est obligé de mouiller le pantalon jusqu’aux genoux pour épuiser notre premier poisson. Cette commune me rappelle étrangement l’un des premiers poisson que j’ai fait là bas, une vérif s’imposera.
Le poisson est encore dans l’épuisette que ma seconde canne déroule à son tour. Je laisse à Crespi le soin d’emprisonner le premier fish dans le tapis de réception afin de récupérer l’épuisette. Ici encore, je bride plus que la normale afin d’éviter que le poisson ne se coince dans les souches. C’est moins une, mais ça passe. Le poisson se réfugie dans les roseaux en bordure, et là encore Crespi est obligé de donner de sa personne afin de l’en délivrer et la mettre à l’épuisette.
Moins d’une heure après la pose des cannes, ma session est réussie !
J’espère que Crespi aura sa dose aussi cette fois.
Un peu avant dix heures, c’est enfin sa canne de droite qui démarre. Le poisson tente de se réfugier lui aussi dans les obstacles mais Crespi arrive à l’en éloigner fort bien. Il progresse le bougre !
La mise à l’épuisette est moins casse gueule sur son poste, et c’est sans mal que son premier poisson termine au fond du filet.
Objectif accompli !
Malheureusement, le reste de la journée sera du plus grand calme. Nous resterons malgré tout sur le même poste vu les résultats encourageants de la matinée, hélas sans succès.
Une fois de plus, que retenir de cette sortie:
L’approche différente a payé, et est encore plus glorifiante vu les dernières bâches prises là bas. Elles se trouvaient ailleurs très certainement.
Beaucoup d’activité en début de pêche, puis, plus rien. Les poissons ont sans doute déserté les lieux. Mais où… Retour dans le milieu de l’étang, où se sont-elles encore plus enfoncées dans le cul du plan d’eau ? Malheureusement ce dernier endroit est pour ainsi dire impêchable. Aucun accès ou presque, mais surtout, il est hyper encombré et la pêche serait sans doute suicidaire.
Voilà pour les dernières news.
La fin de saison approche mais n’est pas encore entamée. La météo annonce encore jusqu’à presque 25°C ce week-end ! Du coup, cela nous laissera peut-être encore un peu de temps devant nous pour poser nos lignes.
27 octobre
Cette fois ça y est, l’automne est là.
Et avec lui le froid, le brouillard et ce maudit changement d’heure qui a eu lieu ce week-end.
Depuis 3 ou 4 jours maintenant, les températures ont bien chuté. Malgré cela, nous avons tenté le coup avec Crespi sur notre étang.
L’approche était identique à celle d’il y a deux semaines. Le seul changement était mes appâts, tiger et gland pour ma part.
Le début de sortie a été prometteur, 1h30 après avoir lancé, j’enregistre un départ sur l’une de mes cannes. Le doute s’estompe, car je pensais que ce premier coup de froid allait clouer le bec de nos carpes.
Malheureusement, il est réapparu aussi vite qu’il n’était parti. Ce fût la seule touche de la journée, tant pour moi que pour Crespi. Le brouillard nous aura tenu compagnie toute la journée, le tout sous une petite brise piquante.
Seul le café que Crespi aura courageusement été chercher à l’hôtel nous réchauffera. A 3,50 euros le café, il pouvait bien ceci dit !
Ce sent doucement la fin. Peut-être encore une sortie la semaine prochaine, mais je ne sais pas encore si ça sera carpe ou carna. J’avoue que ce temps me donne envie de sortir mes cannes à leurres pour taquiner perches et brochets.